LES ASSOCIATIONS ÉCOLOS SONNENT LA CORNE DE BRUME (novembre 1993-janvier 1994)

Sulfureux

« Elles mettent en doute la crédibilité des pouvoirs publics et présentent de façon inquiétante les résultats d'une analyse effectuée pour leur propre compte. Mardi soir. Sur Ronchamp, le fumet pestilentiel est au rendez-vous. La population aussi, dans la vaste salle des fêtes, pour cette énième réunion publique. Pour Vosges saônoises vivantes (VSV), l'association qui lutte au premier plan pour l'extinction du terril, le parallèle est tout tracé avec l'exemple de la décharge de Montchanin en Saône et Loire. Un long reportage est tout d'abord diffusé sur la question. L'inquiétude se cristallise autour de ces deux exemples de pollutions d'origine industrielle. Car la grande question à Ronchamp est de savoir ce que l'on respire. Mis à part ceux de la DDASS, les résultats d'analyse d'organismes agréés comme l'APAVE tardent à venir. Ceux de l'unité mobile de spectrométrie aussi. Un silence que l'on interprète. De plus, les analyses presque quotidiennes effectuées par les services d'incendie et de secours de la Haute-Saône sont mis en doute. « On ne mesure que trois gaz qui se dégagent normalement sur un terril en feu. Cela signifie que l'on refuse de prendre en compte le fait que celui de Ronchamp soit pollué.»

Pollution avérée. « Et l'association VSV tient à prouver qu'il l'est, par un rapport daté de 1975 émanant d'une certain professeur Théobald, collaborateur du service de la carte géologique. Le document fait état d'une quantité de 40 m3 par mois de boues résiduelles contenant des produits toxiques déversées dans le terril durant quinze ans. Le spécialiste d'alors estime que le terril, par sa teneur en charbon, est un « élément régulateur» de la pollution. Avec le risque toutefois que «l'accumulation des produits dépasse le seuil des capacités d'absorption ». « Le terril, ce n'est pas que du charbon qui brule » s'exclame Madeleine Szczodrowski, la présidente, entre deux diapos. On rappelle encore la présence de tonnes de résidus de mousse polyuréthane dans le sol et de fûts mystérieux, à proximité du foyer. Fort heureusement, la tranchée réalisée à l'automne protège ce vaste dépôt du feu. «Le propriétaire, M. Vialis, doit respecter les arrêtés préfectoraux qui lui imposent d'évacuer les boues toxiques et les déchets enterrés. »

Pendant ce temps les pompiers continuent de faire des analyse de l'air. Ces analyses sont toujours faites aux mêmes lieux, et le matin aux mêmes heures. Les résultats sont toujours bien en-dessous des valeurs minimales. Voici les relevés pour les journées du 31 janvier 1994: rapportpollution03

Nous voulons savoir. « VSV fait état d'une de ses démarches auprès du centre de pharmacovigilance, le centre antipoison des hôpitaux de Lyon. « Dans le courrier du 31 décembre que nous avons reçu, on précise qu'une analyse des fumées du terril de Ronchamp a déjà été réalisée dans ce laboratoire, ajoute la présidente. Qui l'a demandée ? Forcément les pouvoirs publics. Et jamais personne n'a fait état de cette analyse ! On apprend en tout cas que la teneur en oxyde d'azote et en monoxyde de carbone est supérieure à la norme tolérée en milieu professionnel. Et ces normes prennent en compte une exposition de seulement huit heures par jour. Nous, c'est vingt-quatre heures sur vingt-quatre que nous respirons ces émanations ». Suivent de longues listes de maux de toute nature susceptibles d'être provoqués par les produits relevés dans les diverses analyses. La salle murmure. Un membre de VSV : « Nous ne voulons pas affoler les foules, nous voulons savoir. »

Un monstre comme à Montchanin. « La petite association qui reçoit le soutien de ses grandes sœurs, la commission de protection des eaux, les fédérations de protection de la nature de Haute-Saône et de Franche-Comté, a alors décidé de commander ses propres analyses. Le contact a été pris avec une société de Bavilliers (90), la MEPAC (Mesure Étude Pollution Air Contrôle), qui est venue le mercredi 12 janvier réaliser des prélèvements à Ronchamp et sur le terril. Un appareil de « détection infrarouge photo-acoustique » a été utilisé sur le terril en feu. « On est devant un monstre, comme à Montchanin. Les ingénieurs de la MEPAC ont été étonnés de l'amalgame de gaz différents qui confirme vraiment la présence de produits industriels dans la partie qui brule. Notre analyse est qualitative à défaut d'être quantitative. On y relève le produit de la décomposition de plastiques, de solvants et autres. »

Les politiques malmenés. « Les attaques contre les élus locaux, présents dans la salle, sont vives. Les associations leurs demandent de s'engager aux côtés de la population. VSV exhorte les maires de Ronchamp et Champagney à porter plainte comme elle le fera à nouveau dans les jours qui viennent pour « pollution de l'eau, de l'air et atteinte à la santé publique ». Le dialogue s'engage dans la salle. Le ton monte parfois. Quelques problèmes locaux font surface. S'ajoute le problème - actuellement à l'étude - de l'absentéisme des enfants à l'école. Une prochaine réunion du comité de suivi aura lieu le 26 à la sous-préfecture. Les analyses officielles devraient y être présentées. Le terril fume toujours. » (Est Républicain-20/01/1994-Didier FOHR)

Terril en feu : inquiétude dans les écoles à Champagney

« Le terril de Ronchamp continue de jeter le trouble dans les esprits. Á Champagney aussi. Les parents d'élèves délégués aux conseil d'école du groupe scolaire Cachot, les instituteurs, les parents d'élèves délégués au conseil d'administration du collège, des professeurs et le CPE du collège ainsi que les parents d'élèves FCPE sont l'auteur d'un communiqué à ce sujet. Ils ont « pris connaissance des preuves de la toxicité des fumées provenant du terril de Ronchamp, incendie d'une véritable décharge industrielle. Ils s'inquiètent des effets qui peuvent en résulter sur la santé des enfants qui ont déjà respiré ces fumées depuis plusieurs mois. Ils demandent des mesures immédiates de protection de la population. Ils insistent enfin pour que soient recherchées avec sérieux des solutions d'extinction et qu'elles soient à tout prix mises en place rapidement. »

« Les parents d'élèves délégués aux conseils d'école du groupe scolaire Cachot de Champagney, les parents élèves du groupe scolaire Cachot et de l'école du Magny, les parents d'élèves délégués au conseil d'administration du collège de Champagney, des professeurs et le CPE du collège, les parents d'élèves adhérents à la FCPE, du primaire et du collège de Champagney, communique : « Nous avons pris connaissance des preuves de la toxicité des fumées provenant du terril de Ronchamp, incendie d'une véritable décharge industrielle. Nous nous inquiétons des effets qui peuvent en résulter sur la santé des enfants qui ont déjà respiré ces fumées depuis plusieurs mois. Nous demandons des mesures immédiates de protection de la population. Nous insistons enfin pour que soient recherchées avec sérieux les solutions d'extinction et qu'elles soient à tout prix mises en place rapidement. » (ER-23/01/94)

La couteuse extinction du terril de Ronchamp

« Une société de Côte-d'Or estime qu'elle pourrait « éventuellement » éteindre le terril fumant. Reste à savoir qui paiera les 10 à 20 millions de francs demandés. La société d'assainissement rationnel et de pompage, la SARP, basée en Côte d'Or, pourrait être capable de ramener un peu de soleil à Ronchamp. Ou tout au moins de l'air pur. Depuis le début de l'incendie du terril, voici huit mois, celle-ci a été contactée par Vosges Saônoises Vivantes pour trouver un moyen de l'éteindre. Les ingénieurs se sont mis au travail, ont réalisé une petite maquette du terril en laboratoire et seraient proches d'une solution. Deux représentants de cette société étaient présents hier lors d'une grande réunion publique en sous-préfecture de Lure. La troisième du genre, associant les associations, des particuliers, les élus locaux et les principales administrations. Á signaler la présence d'un spécialiste de la direction nationale de la sécurité civile. »

Les pollueurs sont les payeurs. « On ignore pour l'instant selon quelles modalités la SARP procèdera à cette extinction. On sait simplement qu'il lui faudra environ 80 jours dès que l'opération débutera et que le prix de son intervention se situe dans une fourchette de 10 à 20 millions de F. Or le problème semble se poser de savoir qui financera. « C'est le propriétaire qui doit payer mais c'est à l'état d'avancer l'argent pour que les travaux débutent le plus tôt possible », avancent les associations. Jacques Michaut, le sous-préfet de Lure sur le départ, répond quant à lui qu'il ne peut prendre aucun engagement quant à un éventuel préfinancement avant une décision du ministère. II ajoute toutefois : « il serait anormal que l'état finance. Les pollueurs sont les payeurs. » L'intervention de la SARP, qui est encore dans le domaine du probable est aussi soumise à plusieurs conditions. Notamment qu'elle n'entraine pas une pollution supplémentaire du sol et de la rivière toute proche. D'autre part une obligation de résultat est imposée à l'entreprise, étant donné la facture qu'elle présentera. Un cahier des charges déterminant précisément les termes de l'opération doit être réalisé dans les prochains jours en accord avec la direction régionale de l'industrie et de la recherche. »

Plusieurs analyses confrontées. « L'une des décisions les plus importantes de la matinée est sans doute d'avoir réuni dans l'après-midi les représentants des différents organismes ayant travaillé à l'analyse atmosphérique de Ronchamp. En effet les pouvoirs publics disposent des résultats de l'APAVE de Mulhouse, les services de la sécurité civile et des services départementaux d'incendie et de secours. L'association Vosges-Saônoises Vivantes (VSV) a fait appel quant à elle à une société de Bavilliers (90), la MEPAC. De plus le centre antipoison des hôpitaux de Lyon a été contacté dans cette affaire par l'association Haute-Saône Nature Environnement. Un toxicologue de ce centre a pu obtenir les résultats de l'analyse atmosphérique de l'APAVE. Dans un courrier adressé à VSV, il précise que les « teneurs en oxydes d'azote et monoxyde de carbone sont très supérieure aux normes en vigueur en milieu professionnel et que la teneur en dioxyde de souffre (S02) est très supérieure à la norme CEE en vigueur pour la surveillance de l'atmosphère en milieu urbain ». Dans son rapport, l'APAVE précise en effet que la teneur en SO2, rue de l'industrie à Ronchamp est plus de 86 fois supérieures aux normes d'exposition permanente fixées par l'organisation mondiale de la santé. L'émanation de ce gaz n'est pas liée à une pollution ni au dépôt de déchets industriels mais à la combustion « normale » de charbon. C'est sa quantité qui est ainsi préoccupante. Les experts de chaque organisme, dont Lucien Quinquis, un spécialiste de la sécurité civile vont donc confronter les données pour établir un « diagnostic » plus complet. Pour l'anecdote, M. Quinquis a d'ailleurs annoncé qu'une étude sur le plan national est lancée à propos des terrils en feu à travers la France. Il en existerait une dizaine sur le territoire national. Celui de Ronchamp, qui n'est pas tout à fait comme les autres puisqu'il a servi durant des années de «filtre à charbon actif» pour industrie malpropre, aura au moins eu le mérite d'inspirer une opération nationale. »

L'exposition prolongée dangereuse ? « Le préjudice sanitaire est patent, concordant avec les maux prévus. Dans un premier temps, s'il n'y a pas de risque vital, une proportion importante de gens semble touchée à proximité du site ». La conclusion du médecin inspecteur de la santé de Haute-Saône a été présentée lors de la réunion publique d'hier. Elle confirme la gêne importante occasionnée par le terril auprès de la population, se traduisant par des vomissements, étourdissements, irritations oculaires, céphalées ou autres signes pathologiques fonctionnels. Pour l'instant, aucune hospitalisation ni intoxication aigüe n'a été relevée. Le médecin inspectera précise toutefois que l'inconnue réside dans les conséquences en rapport avec une exposition prolongée. D'autre part, le médecin scolaire en charge du secteur conclut pour sa part dans un rapport : « Si nous ne pouvons négliger les troubles de santé mineurs que présentent les enfants à l'école, ceux-ci n'entrainent pas d'absentéisme scolaire, et ils s'inscrivent dans un quotidien dont les parents ne conservent pas la mémoire. Les odeurs et les fumées incommodent un certain nombre de familles, mais une seule rapproche leurs problèmes de santé à cette nuisance ».(ER-27/01/94-D. Fohr)

Terril « Pourquoi affoler ? »

« Le crassier en feu a été le second sujet de discussion des maires de Champagney et Ronchamp. Première remarque du maire de Champagney, « II faut que, Jean-Marie et moi, ayons les nerfs très solides. Car nous avons assisté à une réunion au cours de laquelle nous avons essuyé quelques... attaques (c'est un euphémisme). Je ne pense pas que ce soit par des insultes qu'on puisse faire avancer et les actions et les idées. Au contraire ! » Maire ou pas, ils vivent au milieu de la population et que, si la population risque quoi que ce soit, « nous aussi, disent-ils, nous partageons ces risques. Alors pourquoi tairions-nous la vérité, pourquoi cacherions-nous un danger quelconque, s'il y avait danger ? » Tous les résultats d'analyses qu'ils ont reçus des services compétents, ont été aussitôt publiés et affichés. « Pourquoi aurions-nous, nous les maires, mis en garde une population quand les résultats que nous recevons, établis par des techniciens de haut niveau ne donnent pas lieu à mise en garde. Le moins qu'on puisse dire, est que les résultats et leur interprétation sont largement contradictoires. S'il y avait danger véritable, les avis concorderaient ». Toutefois, ils sont bien d'accord que la fumée et les odeurs sont gênantes, « mais personne n'a prouvé qu'elle est dangereuse ». C'est vrai qu'à 20 cm au-dessus du terril les résultats dépassent les normes prescrites, « mais n'oublions pas non plus qu'à 20 cm les gaz d'échappement d'une voiture, qu'à 20 cm les gaz qui émanent d'un tas de fumier sont aussi des gaz mortels. Tout dépend comment et combien de temps on les respire ». Tous les résultats d'analyses effectuées à 1,20 m de la surface du terril « prouvent qu'il n'y a pas de danger. Qu'en est-il à 1 kilomètre ou plus! » Pour Jean-Marie Maire, qui a repris les arguments de Gérard Poivey, « nous vivons parmi la population donc nous partageons les risques et les non-risques ».

Pendant ce temps les pompiers continuent de faire des analyse de l'air. Ces analyses sont toujours faites aux mêmes lieux, et le matin aux mêmes heures. Les résultats sont toujours bien en-dessous des valeurs minimales. Voici les relevés pour les journées du 31 janvier 1994: rapportpollution04

Le problème du terril est complexe, car il s'agit d'une affaire qui « surgit curieusement », juste après la fin de l'affaire des futs. Or, maintenant, il s'agit de surveiller l'évolution de l'ignition et de savoir si la question de l'extinction est possible ; enfin, il s'agit de savoir si vraiment il y a des « saletés » dedans. Pour Jean-Marie Maire, professeur de physique-chimie-biologie au collège de Champagney, « ce qui émane à l'heure actuelle du terril — comme de celui de la centrale qui brule depuis des lustres — c'est du SO2 — dioxyde de souffre —, produit qui n'a rien à voir avec les produits toxiques annoncés ». Toujours pour M. Maire, « Il y a vingt ans ou plus, quand la Maglum marchait bien et déversait des produits toxiques, personne n'a soulevé la question du risque qu'il y avait à laisser ces produits se répandre sur un terrain qui comportait des dangers d'incendie. Car on a toujours été conscients de ces dangers d'inflammation des terrils. Á Ronchamp comme dans tous les pays miniers ». M. Poivey reprend « Il y aurait bien une société qui aurait trouvé un procédé d'extinction, mais ce procédé n'a été essayé qu'en laboratoire, jamais en grandeur nature. Et la société ne peut aucunement garantir si le procédé ne polluera pas autrement l'environnement. Si le procédé est utilisé — et nous ne le laisserions utiliser qu'après l'établissement d'un strict cahier des charges — les premiers effets ne seront ressentis qu'après 80 jours ; et il faudra une surveillance sévère durant au moins une année sinon plus. Alors...

Une proposition. « M. Gousserey essaie de proposer une démarche. Pour lui « quand une catastrophe se produit, du genre marée noire, c'est l'État qui intervient, car lui seul en a les moyens. C'est donc à lui d'intervenir ici à titre conservatoire, quitte à ce que l'État se retourne ensuite contre le propriétaire ; comme l'État l'a fait avec les transporteurs maritimes et les compagnies pétrolières dans les affaires de marée noire… » La balle est dans le camp du préfet. »

Subvention pour analyse. « L'association Vosges Saônoises Vivantes, dont Mme Madeleine Szczodrowski-Fady est présidente, a passé un contrat avec une société, pour procéder à une analyse des gaz qui émanent du terril. C'est au cours de la réunion qui s'est tenue à la salle des têtes de Ronchamp, « au cours de laquelle nous avons été, le maire de Ronchamp et moi, proprement étrillés », que la présidente a fait part de cette analyse, a annoncé le prix (8000 F) et s'est proposé de demander aux deux communes de payer, sous forme de subvention de 4000 F pour Ronchamp et de 4000 F pour Champagney. Gérard Poivey a proposé à Mme Szczodrowski de formuler cette demande par lettre qu'il soumettait au conseil municipal de Champagney - le conseil municipal étant la seule assemblée ayant pouvoir de décision dans une commune. Cette lettre est parvenue en mairie, mais M. Poivey en conteste formellement et violemment les termes du début. En effet, dans la lettre il est question de subvention dont le principe a été accepté par le maire. Et M. Poivey s'insurge « Je n'ai jamais accepté le principe d'une subvention ; j'ai seulement demandé qu'on sollicite le conseil municipal ».

Et M. Poivey — à un moment de la réunion du conseil municipal où le maire de Ronchamp présent au début a quitté la séance pour laisser les édiles de Champagney discuter des affaires de Champagney de rappeler la manifestation à Ronchamp fin décembre : « Si je n'ai pas défilé avec les banderoles, je n'en ai pas moins agi de concert avec le maire d Ronchamp. Si je n'ai pas assisté a la manifestation c'est que, le soir-même, une réunion était programmée avec le sous-préfet, et il était bien mal venu, pour un élu de protester contre un dialogue qu'il avait obtenu. Si je suis bien d'accord qu'on recherche les possibilités d'éteindre le terril pas dans n'importe quelles conditions, je ne suis pas d'accord pour qu'on vilipende ainsi les élus, représentant des électeurs. Je ferai remarquer que, à chaque fois que s'est tenue une réunion concernant le terril, à chaque fois les associations « d'écologistes » ont été invitées. Par contre je ferai remarquer publiquement que, à chaque fois que Vosges Saônoises Vivantes a organisé une réunion quelconque, les élus, n'ont pas toujours été Invités notamment dans ce problème d'analyse ». Quant à la question de la subvention sollicitée, le maire estime et il est suivi par le conseil municipal « c'est une subvention comme les autres et nous la traiterons comme les autres subventions, après le vote du budget primitif ». M. Jacquot a demandé à prendre la parole pour exprimer une idée ressentie chez d'autres édiles : « La commune n'a pas à payer la facture d'un travail qu'elle n'a pas commandé ». M. Poivey reprend « D'autant que, les affaires du terril et de la Somero, on peut parfois les lier. Pour des raisons que je ne révèlerai pas ici ce jour, mais qui apparaitront suffisamment tôt ». Pour mémoire, rappelons que le budget primitif est soumis au vote fin mars ordinairement, et que la répartition des subventions, dans une enveloppe globale, se fait à Champagney, en avril ou en mai. « (Le Pays-31/01/1994-F.P.)

Le terril en feu La fumée du terril en feu Le chaudron du diable

Risques et terrils

« Les fumées du terril de Ronchamp sont-elles dangereuses ? Les avis divergent totalement. Nouvelle réunion d'information, vendredi 4 février, au collège de Champagney. Lundi dernier, des délégués de la fédération des conseils de parents d'élèves du collège de Champagney, à la sortie des élèves, avant leur montée dans les cars, distribuaient un tract manuscrit photocopié : « Les fumées toxiques émises par le terril de Ronchamp inquiètent vivement les parents d'élèves FCPE du collège, des écoles primaires et maternelles de Ronchamp et Champagney qui s'interrogent des conséquences sur la santé des enfants à plus ou moins long terme, alors que les premiers symptômes tels que vomissements, maux de tête, saignements de nez, gênes respiratoires ne sont plus à justifier, mais reconnus par une enquête médicale. Dans le même temps, le maire de Ronchamp faisait parvenir dans tous les foyers de sa commune, par le biais d'une lettre qu'il a signée, insérée dans le bulletin municipal, et qui déclare entre autres : « Il s'est tenu une réunion sur le terril en sous-préfecture de Lure le 26 janvier 94. Il a été présenté les résultats des analyses (précises) qui ne laissent rien apparaitre de grave sans pour autant négliger la présence de certaines substances qui sont toutefois en quantités faibles et inégalement réparties. Au sujet de la santé, aucune pathologie proprement liée à la combustion du terril n'a été relevée. Il est certain que la vigilance reste de mise ».

Ces deux avis sont, pour le moins, totalement contradictoires. Á la réunion en sous-préfecture étaient présents quatre médecins, locaux ou diligentés par l'administration La FCPE qui fait remarquer « que les élèves du collège sont exposés au gré du vent jusqu'à neuf heures par jour » invite à une réunion d'information le vendredi 4 février à 20 h à salle polyvalente du collège « pour qu'ensemble soient recherchés des solutions ou moyens d'action afin que la santé de nos enfants soit préservée ». On espère que des documents précis seront présentés pour une information objective et claire. La santé des enfants est chose trop importante pour qu'on joue avec, d'un coté comme de l'autre ! ». (Le Pays-02/02/1994- G.B.)

LE PRÉFET PREND L'ARRÊTÉ N°194

Cet arrêté met en demeure la S.C.I. "Le Rahin" domiciliée à BELLEFONTAINE (88370), de réaliser des travaux afin de limiter les nuisances générées par le dépôt de déchets qu'elle détient sur le site de l'ancienne usine MAGLUM à RONCHAMP : arrêté N°194

Pendant ce temps les pompiers continuent de faire des analyse de l'air. Ces analyses sont toujours faites aux mêmes lieux, et le matin aux mêmes heures. Les résultats sont toujours bien en-dessous des valeurs minimales. Voici les relevés pour les journées du 07 février 1994: rapportpollution05

Terril de Ronchamp

« Le département pourrait prochainement commencer l'exploitation. Une réunion in situ a eu lieu mercredi entre les responsables de plusieurs services administratifs et ceux de la direction de l'aménagement et des transports du département (DATD). Elle avait pour but d'effectuer des prélèvements autant dans les schistes entourant le foyer que dans la partie déjà consumée. Le département tient en effet à s'assurer que les schistes noirs (non brillés) qui seront utilisés pour les remblais de la déviation de Lyoffans ne sont pas souillés par les épandages de boues résiduelles de l'usine Maglum. Il n'est en effet pas envisageable de déplacer le problème de la pollution. De plus, l'exploitation du schiste rouge cette fois, celui qui est déjà consumé pourrait commencer dans des délais relativement rapides. Environ un tiers du volume total du terril serait dors et déjà brulé. Si la tentative d'extinction reste d'actualité, l'extraction de cette partie pourrait permettre d'oxygéner le centre du foyer et d'en accélérer ainsi la combustion. La réalisation d'une tranchée avait déjà nettement attisé le brasier. Pour l'instant aucune décision n'est prise mais les services concernés se préparent à l'exploitation du terril comme il en avait été convenu, justement lors de la réalisation de la tranchée. » (ER-11/02/1994)

Des pompiers du SDIS 70 continuent de faire des relevés de l'atmosphère. Dans le relevé on trouve le gaz NOx. La famille des oxydes d'azote sont couramment regroupés sous la formule NOx . C'est un gaz odorant, très toxique, produit dans des conditions de températures très élevées dans un processus de combustion. Ici les relevés du 17 janvier 1994 au format pdf: relevé du 17 janvier

La présidente de VSV envoie une lettre d'information à tous les maires du secteur : courrier VSV

Prélèvements effectués par INERIS le 9/02/1994

Dans un document du 7 mars 1994, INERIS, par l'intermédiaire de son technicien Yvette Paquette apporte des précisions importantes quant'à la réglementation des seuils de pollutions de sols par des métaux: ''Il n'existe pas à l'heure actuelle de règlementation nationale fixant les seuils de contamination des sols vis-à-vis des métaux. On peut toutefois se référer aux normes ou recommandations arrêtées par différents pays qui concernent les concentrations totales en éléments métalliques et non la partie relargable par lixiviation (annexe). Pour le zinc la norme anglaise mentionne l'absence de pollution pour des teneurs de 0 à 250 mg/kg, pour les Hollandais la limite de non pollution est à 140 mg/kg, pour les Allemands la limite pour laquelle un sol peut être utilisé pour tout type d'usage est de 150 mg/kg, les teneurs acceptables pour des usages tels qu'aires de jeux, jardins, stades est de 300 mg/kg, pour les Canadiens la limite de non contamination est de 100 mg/kg. Enfin un document français sur la teneur des sols en métaux mentionne que le maximum "normal" de l'élément zinc dans les sols est de 300 mg/kg de matière sèche. Les concentrations mesurées ne permettent donc pas a priori de parler d'une véritable pollution métallique en zinc, des analyses sur la concentration totale de l'élément zinc seraient toutefois utiles pour établir une meilleure comparaison avec les règles en usage dans ces différents pays.''

Plan des prélèvements effectués le 9 février 1994 sur le terril en feu et à proximité.

Plan des relevés du 9 février 94

Détails du contenu des sondages effectués le 9 février et la concentration des métaux.

Le terril en feu La fumée du terril en feu
RETOUR MENU
Copyright © 2009 Réalisation : Alain Banach Tous droits réservés Plan du site