L'OPÉRATION ANVIL REBAPTISÉE DRAGOON |
AVANT-PROPOSLe 16 juin 1940 les ronchampois font connaissance du premier acte de guerre avec le bombardement de la salle des fêtes par un présumé avion italien. Le 18, les premiers éléments de la Wehrmacht arrivent à Ronchamp. C'est le début d'une cohabitation forcée qui va durer plus de quatre longues années. Quelques temps plus tard des colonnes de soldats français prisonniers traversent la cité à destination de l'Allemagne ou de l'Autriche. Ils seront plus de 1.800.000 à être internés dans les ''Stalags'' ou ''Oflags''. Le décret du 10 mars 1940 fixe les conditions d'établissement des cartes de rationnement et la date du recensement afin que chaque personne soit classée dans une des catégories prévues. Ce rationnement se généralise progressivement jusqu'à l'automne 1941 et durera jusqu'en 1949. Les habitants doivent apprendre à gérer le quotidien particulièrement difficile. La nourriture était avant tout une préoccupation essentielle ; pour survivre, il fallait se débrouiller. C'était moins difficile dans les communes rurales comme Ronchamp où la majorité des habitants possède un petit jardin potager, élève de la volaille, des lapins, des chèvres, des porcs où une vache. Dès leur arrivée, les Allemands installent la Kommandantur dans le ''Château Frossard'' ; c'est une grande maison de maitre inoccupée, appartenant à Ludovic Oscar Frossard qui fut maire de Ronchamp de 1932 à 1944. Plus tard la Feldgendarmerie établit ses quartiers dans le ''Château Clerget'' ; c'est une autre maison de maitre à l'entrée ouest de Ronchamp près de l'usine Canet. En 1942 est institué le service du travail obligatoire (S.T.O.) mais les réfractaires seront très nombreux à refuser de partir travailler en Allemagne et entreront dans la clandestinité et dans la Résistance. C'est également à cette époque que les autorités allemandes réquisitionnent des civils pour travailler pour eux. Dans l'arsenal répressif du régime hitlérien figurent les lois anti-juives où l'administration française ne fait que se mettre au service de l'Allemagne nazie dès octobre 1940. A partir de 1943, le vent tourne pour l'Allemagne avec les défaites à Stalingrad, en Afrique et le débarquement allié en Sicile. Les actes de la Résistance sont de plus en plus nombreux et les représailles de plus en plus féroces. Le couvre-feu est imposé par les autorités allemandes et il n'est pas aisé de se déplacer sauf pour les personnes disposant d'un laisser-passer (Ausweis), délivré par la Kommandantur. Le 6 juin 1944 la plus grande armada de tous les temps débarque sur les côtes normandes. Cette grande nouvelle donne l'espoir d'une libération prochaine aux ronchampois. Le 15 août, une autre armada débarque sur les côtes provençales dont l'Armée B du général de Lattre de Tassigny. Un mois plus tard les troupes françaises sont aux portes de Ronchamp. Les 2 et 3 octobre Ronchamp est libéré de la présence allemande mais les habitants devront attendre quelques temps sous les bombardements. Á la mi-octobre, une grande partie de la population est évacuée, surtout les habitants proches de la ligne de front. Pour certains, le retour à la maison ne se fera qu'au printemps 1945. Les opérations militaires sont bien connues et racontées par des historiens, des acteurs de cette épopée ou tout simplement par les journaux de marche des unités. Dans ce chapitre j'ai simplement voulu donner un aperçu des combats en tenant compte des unités engagées simultanément dans la conquête d'un objectif et pour avoir une vision plus globale des opérations. Ce chapitre est aussi l'occasion de rappeler que sont les troupes françaises qui ont libéré Ronchamp et ses environs. Les troupes américaines de la 3e DI, venant de Besançon, ont libéré Lure le 16 septembre avant de s'engager dans la bataille des Vosges. La 1re Division Française Libre (1re DMI) du général Diego Brosset a livré de violents combats pour la libération des villages de notre secteur avec l'appui d'unités de la 1re DB du Général Touzet du Vigier, du 1er Bataillon de Choc et des compagnies FFI du Bataillon du Charollais. Du 25 septembre à début octobre la 1re DFL comptera près de 300 morts et plus de 700 blessés. LE PROJET DE DÉBARQUEMENT DANS LE SUD DE LA FRANCEEn août 1943, à la conférence de Québec, Roosevelt et Churchill, confirme l'invasion de la Normandie pour mai 1944. La planification d'un second débarquement dans le Sud de la France est également au programme. À la conférence de Téhéran de novembre 1943, Churchill est opposé à ce plan, lui préférant la priorité aux opérations déjà engagées en Italie et permettre d'attaquer le Reich par le Sud et les Balkans et d'arriver à Berlin peut être avant les troupes soviétiques. Staline est favorable au plan américain et permettrait de beaucoup soulager le front soviétique. En définitive c'est le président Roosevelt qui tranche en faveur du débarquement dans le sud de la France. Ce sera l'opération Anvil, rebaptisée Dragoon, qui a pour but de : Les objectifs étaient de libérer Toulon et Marseille puis de remonter la vallée du Rhône jusqu'à la jonction avec les forces de l'opération Overlord débarquées sur les plages normandes. Le jour J a été fixé au 15 août 1944 sur les plages de Provence, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Le général britannique Wilson est commandant suprême du théâtre d'opérations méditerranéen. La 7e armée américaine, que commande le général Patch, va constituer le corps expéditionnaire. Elle est composée du 6e corps d'armée (général Truscott) et d'une division aéroportée (général Frederick). Elle comprend également l'armée B placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Un compromis a précisé la situation des troupes françaises : le général Patch les commandera lors de la première phase de l'opération, le général de Lattre en assumera le commandement tactique dès leur engagement. L'armée B regroupe cinq divisions d'infanterie, deux divisions blindées (la 1re et la 5e), et plusieurs éléments de réserve non endivisionnés. S'y retrouvent les combattants du corps expéditionnaire qui s'est couvert de gloire en Italie et des soldats fraîchement embarqués en Afrique du Nord : Français de souche, soldats musulmans d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, troupes venues d'Afrique Occidentale française, d'Afrique Équatoriale française, du Pacifique, etc…, 600 bateaux de transport, 1.270 péniches, vont faire débarquer cette force terrestre sous la protection de 250 navires de guerre (dont 14 français) constituant la "Naval Western Task Force" de l'amiral américain Hewitt, appuyée par les avions de la "Mediterranean Allied Air Force" (2.000 appareils) du général américain Eaker. La 1re armée française, sous les ordres du général Jean De Lattre de Tassigny, est composée de cinq divisions d'infanterie et deux blindées. PRINCIPALES UNITÉS DE LA PREMIÈRE ARMÉE FRANÇAISE EN SEPTEMBRE 19441ère DMI : 1re Division Motorisée d'Infanterie (1ère DFL) - Général Brosset jusqu'au 20/11/1944, puis général Garbay
2e DIM : 2e Division d'Infanterie Marocaine - Général Dody jusqu'au 15/9/1944, puis Général Carpentier
3e DIA : 3e Division d'Infanterie Algérienne - Général de Montsabert jusqu'au 31/8/1944, puis Général Guillaume
4e DMM : 4e Division Marocaine de Montagne - Général Sevez
9e DIC : 9e Division d'Infanterie Coloniale - Général Magnan
1re DB : 1re Division Blindée - Général Touzet du Vigier, puis général Sudre à partir du 6/12/1944
5e DB : 5e Division Blindée - Général de Vernejoul
À cela il faut ajouter les unités non endivisionnées suivantes : LES GROUPEMENTS CA : corps d'armée (unité militaire regroupant plusieurs divisions). À l'automne 1944 les 2 CA sont : LES FORCES DU DÉBARQUEMENT
Force « ROSIE» : Groupe naval d'assaut français commandé par le capitaine de frégate Seriot. Dans la nuit du 14 au 15 août, ils partent à l'assaut de la pointe de l'Esquillon. LE DÉBARQUEMENT EN PROVENCEDu côté allemand, les huit divisions de la XIXe armée, commandée par le général Wiese dont le QG est à Avignon, sont en état d'alerte depuis la deuxième semaine d'août. Ayant réuni au large de la Corse des navires venus en dix convois, pour des raisons stratégiques, de ports aussi éloignés les uns des autres qu'Oran, Naples ou Tarente, la flotte alliée s'est d'abord dirigée vers Gênes pour tromper l'adversaire. Mais, le 14 au soir, elle met le cap sur la côte provençale. Ce même soir, les Forces Françaises de l'Intérieur reçoivent de Londres trois messages dont le dernier, "le chef est affamé", signifie le lancement des opérations. Le 15 août, peu après minuit, la "1st Special Service Force" (colonel Walker) neutralise les batteries des îles d'Hyères, tandis que les commandos d'Afrique (colonel Bouvet) atteignent la côte près du cap Nègre dont ils vont s'emparer. Le groupe naval d'assaut (commandant Seriot), arrivé à la pointe de l'Esquillon, se heurte aux champs de mines du Trayas. Vers 4 heures du matin, 400 avions larguent au-dessus de la vallée de l'Argens plus de 5.000 parachutistes alliés, tandis que des renforts et du matériel arrivent par planeurs (10.000 parachutistes au total seront à pied d'œuvre à la fin de la journée). Avec l'aide des résistants locaux, ils vont verrouiller les voies d'accès aux zones de débarquement. À l'aube, un terrible bombardement aérien et naval s'abat sur la côte, écrasant les positions allemandes tenues par la 242e division du général Basler. À 8 heures du matin, les vagues d'assaut américaines des 3e DIUS (général O'Daniel), 36e DIUS (général Dahlquist) et 45e DIUS (général Eagles) s'élancent des péniches de débarquement pour prendre pied, entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Au soir du 15 août, deux têtes de pont sont assurées de part et d'autre de Fréjus. Sur près de 100.000 hommes débarqués, on compte un millier de tués et disparus dans les rangs alliés. Le lendemain, le gros de l'armée B (1ére Armée Française) débarque : la 1re DFL à Cavalaire, la 3e DIA à la Foux... Le 17 août, de Lattre installe son PC à Cogolin. La stratégie a été fixée : les troupes américaines avanceront par la haute Provence vers l'Isère et la vallée du Rhône. Les Français prendront les ports de Toulon et de Marseille. Le 17 août, en effet, Hitler a donné l'ordre à la XIXe armée allemande de remonter vers le nord : seules les divisions stationnées dans les deux grands ports devront résister à tout prix. La 11e Panzer division, partie le 13 août de la région de Toulouse pour initialement se porter au-devant des troupes débarquées, va être harcelée par les maquisards de l'Hérault et du Gard, attaquée par l'aviation américaine, et, durement éprouvée, remontera vers le nord sans avoir accompli sa mission. Les 22 et 23 août, la 9e DIC et la 1re DFL combattent dans Toulon et le 28 août, la ville est totalement libérée. À Marseille, la garnison capitule le 28 au matin. LES GÉNÉRAUX |
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LES INSIGNES DES DIVISIONS DE LA 1ère ARMÉE FRANÇAISE |
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