APERÇU DES OPÉRATIONS MILITAIRES VERS LYOFFANS, ANDORNAY, PALANTE

Cimetière Andornay

LYOFFANS-ANDORNAY-PALANTE

Pendant les quelques jours de répit, les divisions en profitent pour regrouper les hommes venus des maquis. Ils sont des milliers à rejoindre la 1re Armée Française pendant sa chevauchée de plus de 600 kilomètres. Parmi ceux-ci, il y a beaucoup d'unités complètes qui veulent en découdre. Tous sont incorporés sans aucune formalité. Cet afflux massif de nouveaux combattants va poser de gros problèmes d'intendance, d'armement et de transport. Les voies de communication sont très endommagées, les ponts ont été dynamités par les Allemands en retraite et le carburant arrive au compte-goutte. À ces difficultés s'ajoute les pluies torrentielles qui s'abattent sur la région où les hommes sont encore en tenue d'été. Le général Patch, dans ses dernières instructions, demande au 2e CA de bifurquer vers l'Est afin que toute la 1re Armée Française se regroupe entre la frontière Suisse et les Vosges.

Le 17 septembre l'ordre est donné à la 1ère DFL de relever la 45e division US dans le secteur de Baume-les-Dames. Le 18, ses 3 brigades font mouvement ; la 1re relève le 157e RI américain, la 2e fonce sur Villersexel et la 4e fait route vers Pont-sur-l'Ognon.

Le 20 septembre, le général Brosset a la responsabilité du secteur. Il pousse à l'avant les 1re et 2e brigade pour sonder les forces ennemies et malgré les difficultés, Moffans est atteint en fin de journée. Le 21, la défense allemande se durci et la 1ère DFL se retrouve en face d'une résistance très virulente ; artillerie, mortiers et armes automatiques, canons automoteurs. La division doit marquer un temps d'arrêt ; le carburant manque, les coffres d'artillerie sont insuffisamment garnis et les hommes grelotent sous une pluie glaciale.

Le 24 septembre, le commandant Beaufort du 5e RCA reçoit le commandement d'un groupement constitué du régiment, de la compagnie Puig du 1er BZP, d'une section du génie et de deux batteries du III/68e RA. Il a pour mission de prendre le village de Magny Danigon afin de couvrir les attaques de la DFL sur Palante et Clairegoutte, de gagner les lisières Sud du Bois de la Nanue (cote 365 – le piton au sud du hameau de Recologne) et si possible de pousser une pointe jusqu'à la lisière Nord pour surveiller la route Ronchamp-Recologne. Une reconnaissance effectuée sur le terrain implique que la prise de Palante est impérative pour la poursuite de l'opération sur Magny Danigon. La base de départ est fixée aux lisières Nord-Est des bois de Frotey-les-Lure.

Le 25, le Général Brosset vient en personne à Frotey pour annoncer la prise de Lyoffans. À 11 h 15, l'attaque est déclenchée avec pour premier objectif, Palante. La progression est difficile sous les bombardements et le terrain détrempé. Les hommes pataugent dans la boue. Palante est enlevée malgré la résistance allemande. Le 25, la 1ère DFL reprend l'offensive. Après une courte préparation d'artillerie, le BM4 du commandant Jean Buttin attaque Lyoffans et ce n'est qu'en fin de journée que le village est sous contrôle. Des Allemands retranchés dans le cimetière longeant la route d'Andornay résistent avec acharnement. La 2e compagnie lance cinq ou six assauts sans pouvoir les déloger. Finalement, vers 18 heures les hommes occupent le cimetière éventré par les obus. À midi, le 1er BZP engage les hostilités à partir de la route Roye-Lyoffans. Les compagnies de la Clayette et de Charolles longent la forêt en face du village de Roye tandis que les compagnies de Beaubery et de Saint-Igny foncent en direction de Palante. Elles sont accompagnées des chars et des halftracks du 5e RCA qui s'engagent dans le vallon, à Palante, en direction de Magny Danigon. Deux chars s'embourbent dans le terrain détrempé, le ''Vouziers'' et le ''Vendôme'', qui subiront de violents tirs de minen (mortiers) et d'armes automatiques.

Le 26, la 2e Brigade du lieutenant-colonel Georges Bavière est en action pour soutenir le BM4 qui engage l'offensive sur Andornay. Les Allemands défendent farouchement leurs positions ; ce sont des fanatiques SS bien protégés par des rondins de bois dans leurs trous. Ils font feu de toutes leurs armes : mortiers, armes automatiques et canons automoteurs. Malgré les pertes importantes, la 1ère compagnie du Capitaine Jeanperrin atteint la lisière du village. Toutes les maisons sont passées au peigne fin pour éliminer les Allemands fanatiques qui refusent de se rendre. Au bout de 5 heures d'âpres combats le village est enfin libéré : « La Section de l'aspirant Geoffroy est chargée de nettoyer un pâté de maisons. L'officier blond, rose, imberbe, et joli comme une fille, mais admis par les plus vieux grognards comme un baroudeur extraordinaire, est un vétéran de l'Italie et de Toulon; il en a vu d'autres ! Il se met avec entrain à la besogne. Et de ferme en ferme il progresse, se tenant lui-même à l'avant-garde. Peu à peu, tous les Boches y « passent » les pertes sont lourdes. Une villa transformée en blockhaus résiste obstinément. Geoffroy prend un groupe et répartit les hommes : il emmène avec lui les servants du F. M. tandis que les autres fixent la résistance. Mais, malgré toutes les précautions prises, l'officier et ses tirailleurs sont vus. Le tireur au F. M. est tué. Va-t-on attendre le reste de la section? Non, le temps presse : il faut en finir avant la nuit. Et puis on n'a jamais vu cet ''aspi'' se ''dégonfler''. Il prend le F. M. lui-même et continue sa manœuvre d'un air résolu. Les tirailleurs suivent leur chef. L'ennemi tire de plus belle, l'avance continue. Mais soudain Geoffroy tombe, les bras en croix : il ne bouge plus. Une balle au cœur. » (Épopée d'une reconquête-Collectif-1946).

Après deux jours de combats, le BM4 complètement épuisé, est relevé par le BIMP. Le bilan est très lourd : 18 tués, 98 blessés. Les tirailleurs sénégalais souffrent du froid humide et beaucoup sont évacués avec des engelures aux mains et aux pieds.

Vue aérienne Chars embourbés Cimetière Andornay Plaque commémorative Chapelle Ronchamp Puits Arthur de Buyer
René Fessy Yvette Quelen-Buttin Délégation Plaque commémorative Plaque commémorative Plaque commémorative
RETOUR MENU
Copyright © 2009 Réalisation : Alain Banach Tous droits réservés Plan du site