APERÇU DES OPÉRATIONS MILITAIRES AU HAMEAU DE RECOLOGNE

LA CONQUÊTE DU HAMEAU À L'OUEST DE RONCHAMP

Après la libération de Magny Danigon, Clairegoutte et Frédéric-Fontaine, les Allemands reculent et s'installent dans les forêts au Nord entre le bois de la Brosse, la Nanue et le Chérimont. Le 28 septembre, un détachement aux ordres du capitaine Dumesnil est formé. Il comprend le 4e Escadron du 5e RCA, un groupe du Génie et deux Sections du Bataillon du Charollais. Sa mission est de nettoyer la route Magny Danigon-La Côte. Elle se déroule sans incidents notables malgré les nombreux abattis, les mines en bois et un nouveau modèle de mines métalliques. Un autre détachement, aux ordres du Capitaine Chéry du 5e RCA est constitué. Il comprend son Escadron, une Section du Génie et une Section de la compagnie Puig du Bataillon de Zouaves dont sa mission est de progresser le long de la lisière Nord du bois de la Nanue afin d'assurer de ses feux le bombardement des pentes Sud et Sud-Est de la colline de la Chapelle. Ce détachement, renforcé des éléments restés à Magny Danigon, avance péniblement à travers les abattis et les mines quand il subit une vigoureuse réaction de l'artillerie allemande. Néanmoins il poursuit son offensive jusqu'aux lisières Nord du bois de la Nanue et déloge un adversaire bien organisé et camouflé. Cependant ce détachement est bien trop isolé dans ce bois infesté d'Allemands pour poursuivre son combat. Il revient s'installer au P.A. pour la nuit à la cote 365. La cote 365 se situe vers l'intersection de la route Magny-Recologne et de la route forestière menant au somment de la butte en face des terrils à l'extrême Sud de la plaine du Chanois. Ce point d'appui est sous les ordres du Lieutenant Puig du 1er BZP et dispose de sa Compagnie, d'un peloton de canon de 57 mm et d'un peloton de chars. La Cie Puig a été très éprouvée par les pertes et les combats harassants ; elle aurait besoin de repos. « L'insécurité du P.A. de 365 ne permet pas de la relever et d'assurer la défense de cette position par une Unité du Bataillon du Charollais, dont l'armement est faible et la valeur combattive médiocre. » (JMO du 5e RCA).

Le matin du 29 septembre se lève sous un épais brouillard laissant une visibilité de 100 mètres à peine. Le détachement Puig démarre à 7 heures 45 avec pour objectif, Recologne et la butte au Sud des terrils du Chanois. Les chars surprennent l'ennemi qui riposte mais s'enfuit en abandonnant 4 prisonniers. Lorsque le brouillard se lève, le détachement est en position à la lisière de la forêt. La vue est magnifique. Les chars font feu sur tous les objectifs à l'Est d'une ligne Recologne-Colline de la Chapelle afin de soutenir les hommes en action sur le mamelon. À 8 heures, le pont sur le Rahin à Recologne est atteint. Les rues et les abords du pont sont truffés de mines et de pièges mortels en tout genre. Ils sont rapidement neutralisés par des hommes au sang froid et à l'habileté remarquable. Une section du Génie s'occupe du déminage de la rue Ouest afin d'effectuer la liaison avec des éléments d'un Groupement B qui occupe la sortie Ouest, au carrefour avec la RN 19. Dans l'après-midi, le déminage de la rue principale est stoppé par des tirs de l'infanterie allemande depuis une barricade située à une cinquantaine de mètres de la sortie Est. Une contre-attaque ennemie force les éléments avancés sur la RN 19 du groupement B, à se replier à la sortie Ouest de Recologne. Des dispositions sont prises pour la nuit afin d'assurer la garde du pont et de maintenir le contact avec le Groupement B. Au cours de la nuit une batterie effectue des tirs d'arrêt sur la sortie Est du hameau pour éviter toute surprise.

Durant la journée du 30 septembre, l'artillerie, les chars et les mortiers effectuent des tirs sur les pentes Sud-Est de la Chapelle pour aider les hommes à repousser les attaques allemandes. À l'Est de Recologne la barricade est toujours en place et bien défendue. Un coup de main est préparé par le lieutenant Dory du 4e Escadron du 5e RCA et vers 15 heures elle est enlevée sans trop de pertes. Cette opération est appuyée des feux des pelotons de chars postés aux lisières Sud du bois de la Nanue, obligent les Allemands à se replier. La Section du Génie atteint le carrefour Est vers 17 heures 30 après un déminage et un nettoyage en règle de la barricade. De nouvelles dispositions sont prises pour assurer la défense du hameau pendant la nuit.

À 9 heures le 1er octobre, sur renseignement d'un habitant, une patrouille atteint l'église de Ronchamp sans rencontrer d'ennemi. En fin de journée, vers 18 heures 15, une compagnie d'infanterie allemande contre attaque sur Recologne et parvient à une cinquantaine de mètres des premières positions françaises. Des feux nourris et bien ajustés, accompagnés de tirs de mortiers l'arrêtent et obligent l'ennemi à se replier. De nouvelles dispositions sont prises pour la nuit afin de renforcer la sécurité du P.A. (point d'appui) de Recologne ainsi que celui de la lisière des bois de la Nanue. À la tombée de la nuit un peloton du 1er RFM prend position aux lisières des bois Sud du hameau pour protéger une opération de relève. Dans la nuit il retourne à Lyoffans pour sa défense. Du 28 septembre au 1er octobre, le 2e Escadron a participé à la défense des positions sur la colline de Bourlémont et du hameau de Recologne. Il a aussi procédé à des tirs d'interdiction le long de la nationale 19 et sur un P.C. allemand installé au bas du carrefour du Pied des Côtes. En fin de soirée tout le 5e RCA est regroupé dans le secteur Nord de Lure et s'affaire à la remise en ordre de tout le matériel.