Lors de la dernière A.G. de l'Amicale des Houillères de Ronchamp le 30 mars dernier, le Président Serge Baumgartner a annoncé l'organisation d'une sortie. Après un contact avec un autocariste, deux excursions ont été proposées aux adhérents : découverte des traditions rurales avec la visite des Maisons Comtoises à Nancray et de la fromagerie-musée de Trépot. La deuxième excursion proposait la visite de la Maison Moine avec ses produits à base de rhubarbe et une balade à la Manufacture Royale de Bains.

Le musée des Maisons comtoises est un écomusée de plein air créé en 1983 et ouvert depuis 1988 dans la commune française de Nancray (25418) à 15 km de Besançon. D'une superficie de 16 hectares, il présente environ 36 édifices ruraux typiques de la région de Franche-Comté représentant la façon d'habiter des Comtois entre 1770 et 1950 ; fermes, ateliers, four banal, chapelle, etc... L'intérieur des maisons présente l'évolution des manières de vivre dans la Franche-Comté rurale. Tous ces édifices sont authentiques. Ils ont été soigneusement démontés sur leur lieu d'origine, puis transportés et remontés sur le site du musée. Autour des maisons sont cultivés biologiquement des jardins à thèmes (8) : potager de la sorcière, jardin des légumes oubliés, jardin des simples, jardin des plantes textiles et tinctoriales (pour la teinture), potager de montagne, jardin de nutrition, jardinets des cinq sens. En 2024, le musée a complété sa collection d'édifices ruraux francs-comtois avec le remontage d'un hangar agricole du Haut-Doubs datant des années 1960. Après ce parcours en ''pleine nature'' les adhérent se sont retrouvés au restaurant ''Au Fil du Temps'' pour partager un copieux repas réalisé avec des produits locaux et de saison.

Après le repas, retour au bus pour rejoindre Trépot à une douzaine de km pour visiter une ancienne fromagerie datant de 1818. En décembre 1977, les sociétaires de la fromagerie ont décidé d'arrêter la fabrication du comté à Trépot. Le 31 décembre 1977, le fromager fabrique son dernier comté dans les deux chaudières de son atelier, il est 10 h, le village est calme, il fait froid mais beau. La douce vapeur du lait qui chauffe se dégage des chaudières, le lait est caillé, le grain est en train de durcir, à 11 h ce sera bon à retirer pense le fromager. Des voitures de FR3 Besançon arrivent et des journalistes filment cette dernière journée de travail. C'est le début d'une nouvelle aventure pour la fromagerie qui subit un important lifting et le 11 octobre 1980 la fromagerie-musée est inaugurée. Ce musée va sans cesse évoluer pour le plus grand bonheur des visiteurs. Ce musée permet de tout comprendre sur la fabrication ancestrale du fromage de Comté ; les chaudières, les presses, les outils du fromager, les barattes, les moules à beurre (99), les caves d'affinage sont encore là pour témoigner. Une projection vidéo et une dégustation de Comté prolongent agréablement la visite à la boutique de vente.

Du côté de Xertigny (88530) la famille Moine règne sur la ferme de Rasey depuis trois générations. En 1985, la famille Moine voyage en Belgique, au pays du chicon, pour visiter des unités de production, dans l'idée de se reconvertir en producteur d'endives. Le hasard met en relation la famille avec un maraicher souhaitant vendre ses pieds de rhubarbe. Ces légumes passés dans le clan des fruits émigrent dans les Vosges où ils poussent vigoureusement sur un terrain ombragé, sans engrais, ni pesticide. Après une belle récolte en 1989, l'idée germe de remettre au gout du jour une recette ancestrale transmise par la grand'mère : « le vin de rhubarbe ». En 1989, après une très belle récolte, l'idée de remettre au gout du jour le « vin de rhubarbe » et c'est ainsi que l'aventure commence. De 800 pieds de rhubarbe au départ, aujourd'hui 12.000 pieds sont à la ferme. Une fois vinifiée le jus ambré procure un élixir doré aux arômes subtils qui se décline en plusieurs produits (sec, demi-sec, moelleux, pétillant). La ferme produit d'autres spécialités comme la gelée de rhubarbe, le jus de pommes, le vinaigre de rhubarbe. La visite commentée de l'exploitation s'est terminée par la dégustation de quelques produits avant de reprendre le bus en direction de la Manufacture royale de Bains-les-Bains.

Le repas de midi s'est déroulé dans un local au milieu d'anciennes machines avant le départ pour une visite commentée de la manufacture. La Manufacture royale de Bains-les-Bains est une ferblanterie fondée le 18 juin 1732. L'ensemble du site comprend plusieurs bâtiments industriels (ateliers d'étamage (1736), halle au charbon (1779, 1859)…), des logements pour les ouvriers (XVIIIe et XIXe siècles), des étables, la maison des contremaitres, la chapelle (1735), une glacière et le château (32 pièces) du maître de forge entouré d'un parc renfermant de nombreuses variétés d'arbres dont plusieurs espèces rares. En 1764, cinq commis et cent-vingt-cinq ouvriers travaillent et logent à la manufacture. Comme la plupart des établissements industriels construits à cette époque, elle se trouve au bord d'un cours d'eau permettant l'utilisation de la force hydraulique et au cœur d'une forêt qui lui procure le bois et le charbon de bois nécessaires pour chauffer les forges et fourneaux. En 1777 l'usine est rachetée et on y ajoute un canal, une fonderie, des ateliers de fabrication et un nouvel atelier d'étamage. Vers 1850 on utilisait de la houille de Ronchamp pour remplacer le charbon de bois. À noter aussi la naissance de Julie-Victoire Daubié à la Manufacture de Bains-les-Bains qui fut la première femme française à s'inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861, et la première à l'obtenir le 17 août 1861. À la fin des années 1800 le fer-blanc est abandonné et l'on fabrique des clous à chevaux en 1897. En 1914 on installe une saboterie et en 1951 c'est la fin des activités. En 1979 c'est le début de la restauration avant son inscription au titre des monuments historiques en 1988.