LES ATELIERS DE LA MINE

Vue panoramique des ateliers

Le 5 mai 1844, une nouvelle société est constituée, ce sera l'embellie avec les résultats très prometteurs des sondages effectués au sud du grand soulèvement. Jusqu'à cette époque, les ateliers des houillères étaient concentrés à l'entrée du petit hameau de la Houillère, juste derrière le talus de la future ligne S.N.C.F. Paris Bâle, et n'étaient constitués que de petits hangars très modestes. Le fonçage du puits Saint Charles en 1845 et une production sans cesse croissante (57 000 tonnes en 1850), vont amener la Direction des Houillères à construire de plus grands ateliers à proximité de ce puits. Trois vastes bâtiments sont installés sur trois cotés d'un grand rectangle et abritent la forge, la charpenterie et le plus grand servira plus tard au stockage des grands câbles des machines d'extraction. Des logements pour les chefs d'atelier y seront également aménagés.

Malgré tout, ces ateliers seront vite inadaptés aux progrès de l'exploitation et en maintes reprises, les réparations urgentes seront effectuées dans les usines locales. Au début, la force motrice était assurée par une turbine installée sur un canal de dérivation, pris sur la rivière toute proche (le Rahin). Mais rapidement, le débit fut insuffisant, surtout durant la période estivale et une première machine à vapeur de 10 CV est installée. «Plus tard, le raccordement des ateliers et des magasins par une voie ferrée avec la station, l'adjonction d'un atelier spécial pour la perforation, une soufflerie à air forcé, l'établissement de plusieurs machines-outils à la forge, de scies circulaires, scies à ruban, etc., à la charpenterie, permirent de faire à peu près toutes les réparations et d'exécuter même une partie du matériel neuf.» (François Mathet). Cette force motrice devint très vite insuffisante à mesure que les machines outils augmentaient, alors une nouvelle machine à vapeur de même puissance est installée pour faire fonctionner l'atelier de charpenterie dont les scies circulaires, grosses consommatrices de puissance.
«Enfin, en 1875, on se décida à remplacer tout ce système complexe de moteurs, peu économique par une machine à vapeur de la force de vingt chevaux, à grande détente du système Wolff à cylindres couchés et conjugués au prix de 14.000 Fr. Cette machine demandée à la maison A. Kœchlin, ne fut installée qu'après mon départ. En même temps, on demandait à M. Ch. Callon professeur à l'École des Arts et Manufactures de Paris une turbine de son système, de la force également de vingt chevaux pour le prix de 15.000 Fr. Le plan d'eau du canal de dérivation, relevé de 1 mètre environ, permettait d'utiliser beaucoup mieux la force disponible et d'installer ce nouveau moteur dans de très bonnes conditions. »(François Mathet).

A cette époque, avant l'utilisation des cintres métalliques, la mine était une grande consommatrice de bois et on utilisait le sapin et le chêne qui étaient livrés en grumes et débitées suivant les besoins de la houillère. Ces bois étaient achetés dans les forêts de Saint Hippolyte (Doubs), du Haut Rhin et même de Suisse et la Haute Saône et les Vosges fournissaient la presque totalité du chêne. Avant la construction du réseau ferré, chaque puits recevait son bois et le façonnait pour leur propre consommation. A partir de 1865, la livraison des grumes est concentrée à proximité de la gare houillère et de nouveaux aménagements sont réalisés afin de fournir tous les puits par le transport ferroviaire. Une petite machine à vapeur est montée sur un chariot et entraine une scie circulaire, calée en porte-à-faux, de un mètre de diamètre. Le tout se déplace sur les voies du dépôt et permettait de façonner plus de 500 étais par jour. «Cette tronçonneuse locomobile avait été livrée par la maison Julg et Cie, de Bâle, pour le prix de 10.000 Fr. Elle était chauffée en grande partie avec les déchets de bois provenant du sciage et ne coutait que fort peu d'entretien.»(François Mathet). Pour l'exercice 1869-1870, la consommation de bois a été 98 723 mètres pour le chêne, soit 1234 mètres cube et 232 022 mètres pour le sapin, soit 4060 mètres cube. Au 20em siècle, la consommation de bois va beaucoup baisser avec l'utilisation des cintres métalliques pour le soutènement des galeries. Dans les années 1920 à 1930, mon grand père maternel, en compagnie d'autres voituriers du secteur, a livré beaucoup de grumes (surtout le chêne) au chantier des bois de la houillère en provenance des forêts de Ronchamp. A cette époque le transport de faisait par des chariots tirés par une ou deux paires de bœufs, l'abattage était réalisé à la hache et au passe-partout et le chargement à l'aide de crics spéciaux.

Dans les années 1850 - 1860 un nouveau bâtiment voit le jour à coté des ateliers, ce sont les bureaux où sont installés le Directeur, les Ingénieurs des Mines, les géomètres, dactylos, dessinateurs, etc… Vers 1884, la direction des Houillères passe une commande de photographies à un photographe de Mulhouse, le studio ''Veuve G. Albino''. Elle comprend 14 photographies des puits de mine du personnel et des ateliers des Houillères ; photo01, photo02, photo03. Au début du XX me siècle, le rez-de-chaussée est réaménagé pour installer d'autres services administratifs suite à la mise en service de la centrale électrique et des fours à coke. Ce bâtiment était plus connu sous le nom des ''Grands Bureaux'' et cette infrastructure sera opérationnelle jusqu'à la fermeture de la mine en 1958.

La forge Le personnel de la forge Le personnel vers 1905 La charpenterie La charpenterie
Atelier de réparation Reprise du travail Une cage en réparation Vue générale des ateliers Le palan
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