LES VESTIGES DU PUITS ARTHUR DE BUYER |
Le 3 décembre 1892, la Société des Houillères demande l'installation d'un nouveau puits dans la forêt du Chérimont pour aller chercher le charbon à plus de 700 mètres de profondeur; ce sera le puits N°11. Début 1894, le fonçage du puits principal est commencé en même temps que le puits d'aérage et de secours. Le 15 novembre 1900, la profondeur de 1010 mètres est atteinte pour le puits A et 860 mètres pour le puits B. Parallèlement aux travaux de fonçage, des ouvriers s'affairent aux installations de surface dont le chevalement métallique qui atteint 41 mètres et supporte 2 molettes en fonte de 6 mètres de diamètre. La machine d'extraction est une machine à 2 tambours coniques dont les diamètres battent des records en France avec 4.50 mètres et 11 mètres. Arthur de Buyer, président du Conseil d'Administration depuis 1876, décède en 1903. Le 28 juin 1900, le C.A. présidé par Léon Poussigue décide que le siège N°11 s'appellera Arthur de Buyer en hommage à son ancien président. Le 20 juin 1900,Léon POUSSIGUE (1859 - 1941) fait une brillante présentation de ce puits lors d'un Congrès International des Mines et de la Métallurgie. Ce puits avait la capacité de produire 1000 tonnes par jour avec un personnel de 800 à 1000 ouvriers.En 1900,les Houillères de Ronchamp sont représentées par Léon Poussigue à l'Exposition Universelle de Paris où il expose des appareils de son invention pour des mesurages précis du courant d'air et de suivre journellement la progression du grisou aussi bien dans les galeries récentes que dans les anciens travaux. En 1871 et pour la première fois en France on utilise la dynamite dans une galerie au rocher du Puits Saint Georges. Son utilisation se généralise et en novembre 1873, et peut être pour la première fois en France on utilise l'électricité pour le tir des mines. En 1875 et 1882 des lois sont votées. Elles régissent l'utilisation, les conditions de stockage de ce nouvel explosif cinq fois plus puissant que la poudre. Le 1er septembre 1894, la société des houillères obtient un décret (N° 28707) qui l'autorise à établir un dépôt de dynamite sur le territoire de la commune de Magny d'Anigon, à proximité du puits Arthur de Buyer qui est en cours de fonçage. Le 21 août 1895, un nouveau décret (N° 30311) prolonge de 6 mois le précédent. Le 2 janvier 1903, un nouveau décret (N° 43001) autorise l'établissement du dépôt de dynamite mais avec beaucoup plus de contraintes. En 1928, la machine d'extraction fatiguée est remplacée par une machine électrique plus puissante et plus moderne de la société Alsthom. Pour ce faire on va construire une nouvelle salle à l'opposé de l'autre et aussi ajouter deux jambes de forces du coté de la nouvelle machine. Après la fermeture en 1958, le site (propriété Maglum) devient le siège social d'une société ''MACHINE S.A.'' le 18 novembre 1967. Cet acte a été enregistré chez maitre ANTOINE, notaire à Ronchamp. Étude de Me ANTOINE Notaire à RONCHAMP MACHINES S. A. Société Anonyme régie par la loi du 24 juillet 1966 et le décret du 31 mars 1967 En décembre 1984, au terme d'enchères-marathon, la société Escaut-Énergie a acheté la Maglum. Dans l'heure qui suivait, elle revendait à un récupérateur haut-saônois, M. Vialis, les locaux et les machines de la défunte entreprise, pour n'en conserver que ce qui l'intéressait : le terrain (les terrils du Chanois). En avril 1985 est crée une société de fabrication de charbon de bois (SCBM – Société des Charbons de Bois de Magny)). Elle est géré par Mme Nicole Tournay de Lille et occupe un ancien bâtiment du puis Arthur. En 1986-1987 cette société employait une douzaine de personnes et la production moyenne de charbon de bois tournait autour de soixante tonnes par mois pour une consommation de 500 tonnes de matière première issue de la filière bois. Elle utilisait les «délignures», vendues par des scieries de la région. Début juin 1987 trois personnes appartenant à l'ancienne société Escaut-Énergie ont été, par mesure économique, licenciées. Le personnel, à l'unanimité, a décidé de se mettre en grève. Quelques temps plus tard c'est le licenciement collectif de tout le personnel. En 1990, la grande salle des machines sert de lieu d'exposition à l'artiste Jacques Vieille: une immense mosaïque représentant une feuille d'acanthe. Petit à petit, la nature reprend ses droits et le site est envahi par la végétation. En 2008, ce n'est plus qu'une ruine industrielle et sa cheminée se dresse encore fièrement au milieu de la forêt du Chérimont, mais pour combien de temps encore... |
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