LES ATELIERS DANS LA PLAINE DU CHANOIS |
LA PRÉPARATION MÉCANIQUE DU CHARBON |
A côté du service d'extraction proprement dit, il a fallu créer un atelier de préparation mécanique des charbons, permettant le classement par grosseurs et l'épuration mécanique des charbons extraits. Ce service est tout particulièrement important à Ronchamp où les houilles sont en général barrées et ne pourraient être livrées directement à la clientèle. Un atelier central unique traite tous les produits qui arrivent des puits dans les chariots d'origine, formés en convois remorqués par de petites locomotives. Cet atelier était situé dans la plaine du Chanois, il est desservi par un réseau de voies permettant l'arrivée pour le chargement des combustibles des wagons de la Compagnie des Chemins de Fer de l'Est. 1° les fines à coke qu'un appareil égoutteur automatique transporte dans les silos, où elles attendront leur utilisation. 2° les diverses qualités de gaillettes lavées dont les grosseurs sont échelonnées de 15 à 60 mm. 3° les barrés ou mixtes de lavage, qui sont lavés à nouveau après broyage et qui permettent de récupérer ainsi une certaine quantité de charbon utilisable. 4° les schistes purs qui sont rejetés. 5° les boues de lavage (appelées schlamms) que l'on retrouve après dépôt et décantation de l'eau ayant servi au lavage et qui constituent un combustible de très basse qualité. Le transport des produits finis se fait au moyen de locomotives roulant sur des voies dont l'écartement est aux normes S.N.C.F., entre le puits du Magny, le site du Chanois et la gare houillère vers le puits Saint Charles. |
LES FOURS Á COKE |
C'est en 1862 que Ronchamp se préoccupa sérieusement de la question de la fabrication du coke; des essais furent réalisés d'abord dans des fours dits « de boulanger » puis la fabrication commença en utilisant des fours verticaux de grand volume au puits Saint Joseph. Ces fours verticaux cédèrent la place à des fours belges horizontaux, qui a leur tour furent remplacés par d'autres plus perfectionnés qui furent installés à côté de l'atelier de lavage. En 1913 fut décidée la construction d'une batterie tout à fait moderne comprenant 28 fours horizontaux, avec récupération de sous-produits. Cette construction allait se faire tout naturellement à coté de la préparation mécanique de la houille. L'achèvement en fut retardé par la guerre de 1914. L'installation n'a pu être mise en route qu'en 1920; elle permettait de traiter par jour 175 tonnes de menus fins lavés pouvant fournir de 130 à 135 tonnes de coke. Les fours à coke en cartes postales. Le défournement du coke s'opère au moyen d'un bouclier à crémaillère horizontale, mû électriquement. Le coke incandescent tombe sur une aire inclinée, où il est refroidi par des jets d'eau avant de tomber dans les wagons de chargement. Les gaz provenant de la carbonisation de la houille sont d'abord traités en vue de les séparer du goudron qu'ils entraînent. Un atelier spécial traite les gaz débarrassés de goudron, pour en extraire l'ammoniaque et fabriquer du sulfate d'ammoniaque pour l'agriculture. Après cette manipulation les gaz sont traités pour en retirer le benzol dont ils sont chargés. Celui-ci recueilli impur est purifié par lavage et distillation avant d'être livré au commerce sous diverses formes. Enfin le résidu gazeux restant après toutes ces opérations successives est un combustible dont on utilise les calories d'abord pour chauffer les fours à coke; ensuite pour produire de la vapeur en le brûlant sous des chaudières spécialement aménagées. |
LA CENTRALE ÉLECTRIQUE |
C'est en 1905 que fut décidée la construction d'une usine de production et de distribution d'énergie électrique. Le but était d'abord d'utiliser la quantité toujours croissante des déchets de lavage, combustibles mais non vendables qui ne pouvaient plus être consommés en totalité par les chaudières de la mine. De plus la concurrence étrangère devenait de plus en plus redoutable. D'autre part, des usines d'énergie hydroélectrique étaient en projet dans la région menaçant de réduire encore les débouchés de la Houillère. Les débuts de la Centrale électrique de Ronchamp furent modestes, mais son aménagement fut étudié en vue de rendre possible des développements ultérieurs. Tout d'abord trois turbines à vapeur Zoelly accouplées directement à des alternateurs de 1500 kilowatts furent installées. Deux de ces appareils devaient servir en marche normale. Cela entraîna l'installation à Réchésy, d'une station de réception et de mesure de ce courant et la construction d'une ligne allant de cette station à celle de Belfort où devait s'opérer l'abaissement du voltage de 55.000 à 30. 000 volts. La guerre de 1914 survint au moment où la société suisse commençait les livraisons. Après l'armistice, la marche du service électrique prit un nouvel essor, de nouvelles quantités d'énergie hydro-électrique furent nécessaires, exigeant comme contre partie le développement de la Centrale à vapeur pour assurer la sécurité de la distribution. L'installation d'un alternateur de 6000 kW de puissance fut décidée et le projet étudié en vue de permettre facilement et ultérieurement l'installation d'une nouvelle unité de puissance au moins égale. En 1924 après l'achèvement des travaux en cours le Service électrique de Ronchamp comprendra les installations suivantes: une salle des machines desservie par un pont roulant électrique et contenant: - 3 turboalternateurs de 1500 kW - 1 turboalternateur de 3000 kW - 1 turboalternateur de 6000 kW un bâtiment pour la transformation, la distribution et le contrôle du courant produit par les alternateurs: le hall des chaudières avec: - 4 batteries de 5 chaudières qui évacuent leurs fumées dans deux cheminées de 50 mètres de hauteur. Les feeders de départ constituent les grandes artères de la distribution de l'énergie; ils comprennent principalement en dehors du feeder d'arrivée à 55.000 volts, les lignes à 30.000 volts sur Giromagny, Belfort, Plancher-les-Mines et Plancher-Bas, Lure, Remiremont, Le Thillot, etc., plusieurs établis en double ou en boucle, et se soudant à des lignes de transports de Sociétés électriques voisines. Tous ces feeders sont en cuivre électrolytique et sont supportés par des pylônes métalliques. Les sous stations de transformation reçoivent le courant amené par les feeders, où on le ramène en grande partie à 5000 volts pour être distribué ainsi aux gros consommateurs ou être envoyé aux cabines de distribution qui le répartissent après l'avoir transformé en 240 volts. Ces sous-stations de transformation sont établies â Belfort, Frahier, Giromagny, Plancher-Bas et Plancher-les-Mines, Lure, Luxeuil, Fougerolles, Val d'Ajol, Le Thillot, Plombières, etc... Le nombre des localités désservies est de 62. Le nombre de clients est au total de 5500 pour l'éclairage et de 650 pour la force motrice représentant une puissance de 17.245 kilowatts exigeant un nombre de transformateurs de 250 et 3500 compteurs environ. Le réseau est formé de 60 km. de lignes à 55.000 volts, 240 km. de lignes à 30.000 volts, 200 km. de lignes à 5.000 volts, 100 km. de lignes à basse tension, soit au total environ 600 kilomètres de lignes et la production de courant a été de 22 à 37.000.000 KW par an jusqu'en 1950. |
LA DÉPOSE DE LA LIGNE HAUTE TENSION RONCHAMP-PLOMBIÈRES EN 2010 |
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