ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'AABC-CNEC DU 10 SEPTEMBRE 2022 - RONCHAMP - CÉRÉMONIE AUX STÈLES DE LA CHAPELLE
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Après l’assemblée générale du samedi, la journée du dimanche a été consacrée à la cérémonie aux stèles de la chapelle, à l’office religieux et au repas de cohésion au restaurant Le Rhien. À 9h45 tout était en place pour que l’hommage soit réussi où même la météo s’était invitée en nous offrant un magnifique soleil alors que la veille c’était la pluie qui dominait. Une banderole avec l’insigne du bataillon et ces mots « Honneur au Bataillon de Choc » accrochée au-dessus des stèles résumait bien le but de cette cérémonie. Le fanion du 1er Choc, le drapeau du 11e RPC et le drapeau de la région Nord-Est (réalisé par les sœurs du monastère Sainte-Claire) encadraient les stèles. Tous les ‘’bérets rouges’’ se mettaient en place à coté des porte-drapeaux de Champagney, Ronchamp et Servance. En préambule Raymond Valli a remercié les autorités présentes: "Nous sommes réunis aujourd’hui encore, pour rendre hommage à nos Grands Anciens du 1er Bataillon de Choc qui, en octobre 1944, ont glorieusement combattu sur ce sol même afin de chasser l’occupant et libérer cette colline de Bourlémont que domine la Chapelle Notre Damme du Haut. Je remercie de leur présence Monsieur Emeric Salmon, député de la Haute Saône, le général Jean-François Audoyer président National, M. Benoît Cornu, Maire de Ronchamp, Madame Marie-Claire Faivre, Maire de Champagney, la Gendarmerie Nationale et le Corps des Sapeurs-Pompiers. Sans oublier l’association Choc Memory de Ralph Delaporte ; Jean-Louis Rouyer Président de Bagheera région IV ; Mesdames et messieurs les porte-drapeaux, tous les président d’associations patriotiques qui nous font l’honneur de leur présence. Merci également à tous mes camarades des prestigieux 1er Choc, 11e Choc, ainsi qu’à ceux du CNEC, pour avoir fait le déplacement à Ronchamp, en dépit souvent d’un très long trajet. La palme revenant sans conteste à André Rossignol, venu lui… de Tahiti ! Et pour finir cette introduction, je saluerai le père Axel, chapelain, qui nous assistera en ces moments de souvenirs. Bonne cérémonie et bonne journée à tous." Le père Axel Isabey, chapelain de Notre Dame du Haut, est intervenu pour commenter l’inscription sur la plaque jouxtant les stèles mémorielles : «De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances ils feront des faucilles ». Le maire de Ronchamp Benoît Cornu a brièvement évoqué les évènements de 1944 et a ajouté : « À l’heure où des canons résonnent aux portes de l’Europe, notre devoir de mémoire sonne encore plus comme une évidence aujourd’hui. Il s’agit bien de préserver et de transmettre aux plus jeunes la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et femmes qui ont défendu le territoire national et ses idéaux. La paix et l'histoire doivent être au cœur de l’apprentissage civique des générations futures. » Déroulement de la cérémonie aux stèles Allocution du Président Jean-François Audoyer Á 10h00 précises, l’hommage débutait ; drapeaux au vent, les bérets rouges parfaitement alignés sous les ordres du Major Guy Schnieringer et les ‘’autorités’’ bien en place. Le Général Audoyer a débuté la cérémonie par son allocution en rappelant les combats du 29 septembre au 2 octobre 1944 et le bilan humain : «… Ainsi, dans ces combats meurtriers où les deux camps se trouvaient souvent imbriqués, le 1er BZP y perdit près de 80 des siens. Quant au Bataillon de Choc il perdit 2 officiers, et 6 chasseurs et eut 26 blessés. Parmi les tués deux figures emblématiques du Bataillon y laissèrent leur vie : le Capitaine Léon Lamy, qui commandait la 3ème Compagnie et le sous-lieutenant Régis de BERNON qui commandait la 1ère Section. Ces deux officiers s’étaient évadés de la France occupée pour rejoindre la France Combattante en s’engageant au Bataillon de Choc dès sa création à Staoueli, en Algérie, au printemps 1943… » Il poursuit : «… Dans cette unité d’élite, ils allaient vivre les débuts de cette croisade victorieuse pour libérer la France du joug nazi, en passant par la reconquête de la Corse, de l’Ile d’Elbe, de Toulon où la 3ème compagnie de Lamy s’emparait du Mont Faron, puis participait à la Libération de Dijon. Malheureusement, pour ces chasseurs et leurs chefs, leur tombeau fut ici à Ronchamp où leur croisade pour la Liberté s’arrêta sur les pentes de la cote 476. Ainsi, cette stèle modeste rappelle ces sacrifices, elle est une de ces nombreuses signatures silencieuses de notre histoire locale et nationale. Souvenons-nous que nos morts, nos blessés, et nos combattants, ont fait la France et l’ont rendue indissoluble. Nous leur devons donc cette reconnaissance éternelle… » Il rappelle la contribution exceptionnelle du Bataillon au cours de la campagne de la Libération : « … dont les combats de Ronchamp ne furent qu’une de ces étapes douloureuses sur le chemin de la Liberté. À cet effet, Jacques Moreau, notre ancien président d’Honneur décédé récemment nous rappelait le prix payé par le Bataillon de 1943 à 1945. (Je le cite) « Sur un effectif d’environ 800 hommes, trois cents dix chasseurs sont morts et huit cents ont été grièvement blessés. Le 08 mai 1945, lorsque nous sommes arrivés au Col de l’Arlberg en Autriche, seulement huit de nos camarades n’avaient jamais été blessés ». Il rappela ensuite les origines de ce Bataillon sous les ordres du Commandant GAMBIEZ : « … le Bataillon de Choc a prouvé son efficacité en appliquant sa doctrine d’emploi des actions indirectes, notamment lors de la Libération de la Corse en 1943, de la conquête de L’Ile d’Elbe en juin 44 (L’attaque des canons d’En Fola), et puis en apportant une contribution décisive à la Libération de Toulon , de Pont de Claix et Grenoble en Aout 44 , puis de Dijon en septembre 1944… » Il rappelle ensuite les durs combats durant l’hiver sibérien : «… Après les combats de la Chapelle de Ronchamp, c’est donc dans un contexte automnal fait de « pluie et de sang » que le Bataillon de Choc va se battre très durement pour enlever des objectifs de haute lutte , à Servance, à Château-Lambert, au Haut-du-Tôt, puis à Belfort et en Haute-Alsace, à Masevaux et au col du Hundsruck. Un peu plus tard, en janvier et février 1945, au cours d’un hiver sibérien, nous retrouvons le Bataillon, dans les violents combats de Jebsheim et Durrenentzen qui aboutirent à la Libération de la poche de Colmar. Là encore, les pertes furent particulièrement éprouvantes… » « … Enfin, cette épopée glorieuse faite de « sueur, de larmes et de sang » allait se poursuivre chez l’ennemi, en passant par la Forêt Noire, pour prendre fin, pour cause d’armistice, le 08 mai 1945 au Col de l’Arlberg, aux portes du Tyrol Autrichien. » Il termine son allocution en rappelant la devise du Bataillon : « ‘’En Pointe toujours’’, telle était la devise du Bataillon de Choc, une devise qui est toujours d’actualité 79 ans plus tard. Elle est celle du Centre-National d’Entrainement Commando/1er Régiment de Choc, l’unité d’active qui est l’héritière du 1er Bataillon de Choc, et qui a la garde de son drapeau, de ses fanions et de ses fourragères. Elle tient garnison depuis 59 ans à Mont-Louis et Collioure dans les Pyrénées Orientales. » Intervention de Jeannot Sutter Jeannot Sutter a ensuite donné quelques explications sur les origines du chant ‘’La prière du Parachutiste’’ : « Profondément émouvant et solennel, ce chant possède une particularité rare : il est issu de trois plumes différentes et non concertées. Au départ on trouve la prière d'André Zirnheld (Parachutiste, membre du SAS, mort le 27 juillet 1942). Par la suite, ce texte fut savamment remanié et condensé par Christian Bernachot au sortir de la guerre d’Algérie. Il l'a adapté sur la musique de la Marche de la Garde Consulaire à Marengo, d'où trois origines. Ainsi mis en osmose, texte et musique dégagent parfaitement l'intensité et la gravité qu'il sied à une telle prière. Reprise dès lors par toutes les unités parachutistes, elle est aussi devenue le chant de tradition de l'EMIA » (École militaire interarmes). Après la prière du parachutiste chantée par l’assistance accompagnée de la sono trois gerbes ont été déposées ; celle de l’Amicale Choc par Raymond Valli, le Général Audoyer et le Colonel Leheu, la gerbe municipale par le maire Benoît Cornu et le Colonel Fix et la dernière par le député Emeric Salmon. La sonnerie ‘’Aux Morts’’ et l’Hymne National terminait cette cérémonie avant le salut et les remerciements aux porte-drapeaux. Durant cette phase, un autre chant de la chorale du 1er Rgt de Choc a retenti : « La valse du Bataillon de Choc ». |