FÊTE DE LA SCIENCE EN OCTOBRE 2005 À RONCHAMP

Matériel de géomètre

Dans le cadre de l'opération nationale de la « Fête de la Science », l'Association des Amis du Musée de la Mine de Ronchamp présente une animation scientifique et technique gratuite sous la forme d'une visite guidée au Musée de la Mine, d'expositions et d'ateliers pédagogiques expérimentaux à l'Office de Tourisme. Les thèmes abordés seront:
- Le métier de géomètre à Ronchamp, dans un bassin houiller exploité de 1751 à 1958.
- Géologie : comprendre la formation des couches de charbon pour les situer et les exploiter.
- Boussole et compas : des outils très anciens pour se repérer et faire les plans de galeries souterraines.
- Savoir mesurer avec théodolite, niveau, mires, ruban métrique pour réaliser des levés précis au fond et en surface.
- Cartes et plans : les lire et les comprendre.
Les animateurs
L'équipe des
animateurs
L'atelier des fossiles
L'atelier de géologie
et fossiles
Atelier orientation
L'atelier
orientation
Atelier cartographie
L'atelier de
cartographie
Exposition au musée
L'exposition au
Musée
Travaux pratiques
L'atelier boussole
suspendue
Un théodolite
Un ancien
théodolite
Exposition des plans de mine
Lecture des plans
de mines
Un instrument de mesure
Un instrument de
mesure
Atelier de mesure
Appareils de
mesure exposés
Le matériel de géomètre
Le matériel de
géomètre
Un plan de mine
Exemple de
plan de mines
Jean-Marc en professeur
Le matériel de
géomètre aujourd'hui
Des plans
Exemple de
plan actuels
L'élève et le prof.
Exemple de
visée aux instruments

LE GÉOMÈTRE DES MINES

Dans les mines il est un personnage qu'on ne rencontre nulle part ailleurs : le géomètre. Ses horaires de travail, son outillage, sa façon de travailler, tout est différent. Il est aussi bien en contact avec les mineurs au fond qu'avec les employés du jour. Il est aussi un interlocuteur privilégié des ingénieurs. Il connaît très bien le monde souterrain et le fonctionnement de la mine ; lui seul sait réellement où il est et où il faudra creuser. On le considère comme un savant. Effectivement, il a acquis une instruction spécifique, le plus souvent au contact d'un géomètre expérimenté. Ses attributions sont multiples. Il est d'abord géomètre «au jour» et fait des relevés de surface en s'aidant du plan cadastral pour y ajouter les puits et ses bâtiments, les terrils, les terrains achetés par la Société, les constructions de logements de mineurs... Il est en possession du plan de concession et doit éviter que les travaux souterrains ne dépassent les limites accordées. Mais son activité essentielle, c'est son travail au fond, où doivent être relevés avec la plus grande précision les galeries de roulage, les galeries secondaires, les chantiers d'abattage, etc... Les documents qu'il doit fournir à l'Ingénieur sont déterminants. Celui-ci doit pouvoir reconnaître «où l'on est et où l'on va».

C'est encore le plus souvent à lui que l'on s'adresse pour dresser un plan d'aérage ; plan sommaire sur lequel sont indiqués les courants d'air et leurs débits, les portes d'aérage, les ventilateurs secondaires, etc... On lui attribuera même un rôle de géologue en lui demandant de dessiner les coupes des couches de charbon, de reconnaître une faille montante d'une faille descendante ou de déterminer la position des couches de charbon quand elles ont disparu. Dans son bureau, une armoire aux échantillons de roches lui permettra de réaliser cette tâche.

Il existe aux « Grands Bureaux » de la Houillère la salle du bureau des plans où sont rassemblés tous les plans : plans de surface, plans du fond, coupes des puits, coupes des couches de charbon. Le géomètre y passe une partie importante de son temps, devant sa table à dessins et ses crayons. Il dessine des plans à partir de ses croquis de fond et de son carnet de relevés sur place. Les plans indispensables pour une exploitation rationnelle, autrefois trop succincts, sont devenus très précis et sont exigés par diverses lois dont celle de 1911. Ce sont :
-des plans de détail au 1/1000 pour chaque site, et pour chaque couche, dessinés sur de forts cartons de 1m sur 70 cm.
-un plan d'ensemble au 1/2500 ou au 1/5000 de tous les travaux du fond.
-un plan de surface superposable au plan du fond et permettant de visualiser l'emplacement des routes, rivières, habitations, limite de concession, etc... Il est évident qu'une grande précision est nécessaire, les erreurs pouvant entrainer des retards dans la marche de l'exploitation, des travaux supplémentaires de recherche, des tâtonnements préjudiciables. Les écarts tolérés sont de 1/600 pour les longueurs, 1/350ème pour les angles, 1/4000 pour les altitudes. Les signes conventionnels employés indiqueront sans équivoque s'il s'agit de galeries au charbon, de galeries au rocher, de galeries principales ou de voies secondaires, si la couche rencontre des failles montantes ou des failles descendantes. Des indications d'altitudes fréquentes permettront de reconnaître les pentes. Des couleurs sont quelquefois utilisées pour distinguer la 1re couche (en noir ou bleu), la 2ème couche (en rouge), la couche intermédiaire (en vert).

Le géomètre des mines devra donc consacrer beaucoup de temps aux mesures au fond. C'est un travail très particulier dans des lieux mal éclairés, souvent exigus et tourmentés. C'est un travail à refaire régulièrement ; des chantiers étant abandonnés, d'autres se créant continuellement. Il parcourt tous les chantiers, 4 heures par jour, souvent entre la relève des 2 postes, même de nuit pour ne pas arrêter les mineurs dans leur travail. Il a avec lui son aide-géomètre qui l'aide à porter son matériel, le plus souvent un jeune galibot possédant un peu d'instruction, qui deviendra peut-être plus tard géomètre. Le matériel du géomètre des mines est très divers : des décamètres pour les mesures de longueur, des niveaux pour repérer l'horizontale et les pentes, différentes sortes de boussoles et des théodolites avec leurs trépieds pour mesurer des angles. Mais il emporte aussi avec lui des chronomètres, des anémomètres, peut-être aussi des récipients pour la mesure des gaz ou des poussières. D'abord, il faut se référer à un point d'origine fiable. A Ronchamp, il a été décidé vers 1850 d'utiliser le Puits St-Charles comme point origine des coordonnées de tous les puits de la Société.

Pour les altitudes, il a été jugé plus prudent d'ajouter 400 mètres à l'altitude officielle pour éviter les cotes négatives (ce qui s'avèrera insuffisant; personne ne pensait que l'on descendrait à plus de 1000 mètres). Les ingénieurs des mines exigeront que soit utilisé le Nord géographique de préférence au Nord magnétique qui évolue dans le temps, évitant des sources d'erreur.

Le pôle nord géographique est globalement considéré comme étant un point fixe. Il représente le point d'intersection de tous les méridiens et se situe sur l'axe de rotation de la Terre. Il se localise dans l'océan Arctique. Sur une carte, c'est ce point qui correspond au nord. Le pôle nord magnétique correspond au lieu où convergent les lignes de champ générées par le champ magnétique terrestre. C'est vers ce lieu que pointe l'aiguille des boussoles. Ce pôle n'est pas fixe et se déplace en moyenne à plus de 50 km par an depuis le début du siècle. Il se situe actuellement au nord du Canada et se déplace progressivement dans la direction de la Sibérie.

Ensuite, l'utilisation de la boussole oblige à évoluer dans un environnement ne contenant pas d'objets ferreux à proximité. C'est pour cette raison qu'il est attribué le plus souvent possible au géomètre une lampe en cuivre ou en aluminium. Enfin, le problème de l'obscurité : les lampes diffusent une lumière insuffisante, pouvant entrainer des erreurs de lecture sur la boussole ou le théodolite. On a donc inventé pour lui des lampes avec des verres à facettes, ou disposant de loupes convergeant la lumière. Les mineurs voient donc régulièrement ce personnage avec ses instruments, prenant des mesures des nouveaux travaux, marquant pour eux la direction à faire prendre à la galerie d'avancement ou à la galerie au rocher pour retrouver la couche de charbon. « Il nous fait des marques au toit sur les boisages et nous n'avons plus qu'à suivre cette direction...Et toutes les quinzaines, il passe pour évaluer le tonnage à abattre.»

Les géomètres de 1830 à 1958 : DODELIER Jacques, MOREY Albert , HENRY Félix, KAYSER Jules, TAICLET Jules, COUTURIER Gustave, PHILIPPE Charles, THEOPHILE André, COUTURIER Émile, COUTURIER Georges, LALLOZ Pierre.

Voir ci-dessous des exemples de relevés de géomètres vers 1884. Les documents vont par paires: le premier est le plan des galeries avec des pointages et le second sont des relevés à l'aide de divers instruments. Ce sont ces documents qui permettaient de mettre à jour les plans de la mine au jour.

Plans galeries puits du Magny Relevés puits du Magny 1884 Plans galerie puits sainte pauline Relevés géométriques Plans galerie en 1884 Relevés géométriques des galeries
Plans à saint charles Relevés du géomètre Saint charles 7 mai 1884 Relevés des données à saint charles Relevés au puits saint joseph Données relevées à saint joseph

Un exemple de mesures et de calculs effectués par le géomètre pour mettre à jour les plans. Ce sont les données relevées le 1er mars 1884 au Puits Saint-Joseph.

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