LE JUMELAGE AVEC SUŁKOWICE (POLOGNE) |
L'immigration polonaise à Ronchamp |
Peu de temps après la convention bilatérale entre la Pologne et la France, les premiers ouvriers polonais (112) arrivent à Ronchamp. Mais la Direction des Houillères de Ronchamp est très déçue car ce ne sont pas des ouvriers habitués aux durs travaux de la mine et leurs contrats sont rompus. Ils quittent Ronchamp pour d'autres cieux. Á partir de 1921 la situation évolue et on assiste à l'arrivée massive de mineurs polonais à raison d'un convoi hebdomadaire. Ils arrivent de Pologne en train via l'Allemagne jusqu'au centre de regroupement et de répartition de TOUL. Après la visite médicale et la vaccination ils reçoivent leurs papiers d'identité et leur contrat de travail de un an et sont dirigés vers les centres économiques qui en avaient fait la demande (surtout les bassins houillers). |
C'est ainsi que mon grand père paternel, Jean BANACH, débarque un jour de juillet 1922 à Ronchamp. L'apogée de cette arrivée massive est en 1924 où 581 ouvriers polonais sont recensés dans les effectifs des Houillères de Ronchamp et ils représentent plus de la moitié du service mine. A la fin de leur contrat d'un an, ces ouvriers avaient la possibilité de faire venir leur famille, ce que fit mon grand père. Ma grand-mère part de Grodzisk WLKP (30 km de Poznan) en direction de Gdansk avec ses 4 fils (9, 7, 3, et 2 ans) pour prendre le bateau en direction de Dunkerque. Le 22 septembre 1923 elle arrive à Ronchamp après un voyage de près de 10 jours. Les Polonais seront logés à près de 70% dans les communes de Ronchamp et Champagney car elles sont peu éloignées des puits et en 1931 ils seront plus d'un millier à être recensé (femmes et enfants compris). La crise des années 30 aura aussi des répercussions à Ronchamp pour la communauté polonaise : chômage, contrats non renouvelés et arrêt des arrivages d'ouvriers. Mais c'est surtout à partir de 1934 que la Société des Houillères va durcir sa position face aux étrangers : elle licencie massivement et les jours de chômage augmentent. C'est à cette époque, sans doute par peur d'être licenciés et renvoyés en Pologne, que mes grands parents demandent la naturalisation : ce sera fait le 15 novembre 1936 par décret. Les dirigeants des Houillères ont cherché à retenir ces ouvriers en favorisant le regroupement familial par la construction de logement, en prévoyant un enseignement scolaire adapté (école polonaise) ainsi qu'un encadrement pour la vie religieuse (aumôniers polonais). Une vie associative très importante a aussi permit à toutes ces familles polonaises de se fondre dans le creuset ronchampois. L'intégration de cette communauté se fera beaucoup plus rapidement que dans les autres bassins et aujourd'hui une partie de la population du canton est issue de ces ouvriers venus chercher fortune dans le bassin houiller de Ronchamp. |
La Fête de l'Amitié Franco-Polonaise |
En 2001, le Comité des Fêtes de Ronchamp a décidé d'organiser une Fête pour rendre hommage aux familles polonaises qui se sont installées dans notre région entre les deux grands conflits mondiaux. Au départ, rien ne prédestinait ces Polonais à venir travailler dans les mines de charbon de notre bassin houiller. Ils quittaient un pays, une famille, pour un autre dont ils ne connaissaient rien si ce n'est que pour y exercer le métier le plus difficile et le plus dangereux : mineur de fond. Et puis, ici ce n'était pas pire que là-bas, alors ils font venir leur famille et commencent à s'installer dans les cités ouvrières ou ailleurs. Ces enfants des années 1920-1930 deviendront des adultes qui à leurs tours fonderont des familles et aujourd'hui beaucoup d'habitants de la région sont issus de ces familles d'immigrants. Cette Fête de l'Amitié franco-polonaise s'est déroulée les 14, 15 et 16 septembre 2001 et a été un grand moment d'émotion partagée et l'idée d'un jumelage commence à germer. |
Le Jumelage avec SUŁKOWICE |
Après le formidable succès populaire et affectif de la Fête de l'Amitié de septembre 2001, le Comité des Fêtes de Ronchamp se lance dans un projet de jumelage avec une ville de Pologne. Dès janvier 2002, après les premières démarches auprès de instances consulaires et plusieurs voyages en Pologne, c'est la ville de SUŁKOWICE qui manifeste le plus d'intérêts pour ce projet. Maria et Tadeusz Lewandowski sont la cheville ouvrière du futur Jumelage avec Sulkowice. D'autres voyages, de part et d'autre, seront nécessaires pour mettre en place et finaliser ce projet qui verra sa formidable conclusion les 19, 20 et 21 septembre 2003 et notamment le 20 à 11h00 où le parchemin sera signé par les deux Maires, Raymond Massinger pour Ronchamp et Joseph Mardaus pour Sulkowice.Un an plus tard, c'était au tour de SUŁKOWICE d'officialiser ce jumelage par une autre fête et depuis ce jour des échanges réguliers ont lieu entre les deux communes. |
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